Sanitaire - Petit gibier
07/02/2024  /  Petit gibier

ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE

L’échinococcose alvéolaire est une zoonose à savoir une maladie commune à l’homme et aux animaux. La transmission peut avoir lieu dans le sens ou dans l’autre, même si le sens allant de l’animal vers l’homme est plus souvent évoqué.

  • Importance de la maladie en France :

La maladie est rare mais grave. Elle met plusieurs années à se développer et à se manifester.

Une dizaine de personnes déclarent la maladie chaque année.

  • Agent causal :

Parasite de la famille des ténias l’Echinococcus multilocularis.

  • Voie de contamination :

Consommation des végétaux souillés par des excréments de renard ou de chien.

Contamination par contact avec le pelage ou l’arrière train d’un renard (ou d’un carnivore domestique contaminé).

  • Animaux à risque pouvant transmettre la maladie à l’homme :

Le renard, le chien et le chat sont porteurs du parasite.

  • Symptômes chez l’homme :

Ce parasite forme un kyste dans le foie (ressemble à une tumeur), provoquant fièvres, douleurs abdominales, jaunisse, troubles digestifs.

  • Prévention et recommandations :

Laver les plantes, fruits sauvages et légumes ramassés en extérieur.

Clôturer son potager.

Se laver les mains régulièrement.

Vermifuger les animaux de compagnie.

Ne pas manipuler de renards sans gants. Le tube digestif peut être contaminant, l’éviscération et l’autopsie de renards doivent être réservées à des professionnels.

  • Caractère saisonnier :

Maladie présente toute l’année.

  • Présence géographique avéré :

Le parasite est présent surtout sur une moitié Est de la France mais on le met en en évidence de plus en plus à l’Ouest. Il faut donc prendre les mêmes précautions quel que soit le lieu.

  • Activités à risque :

Cueillettes de baies et de champignons, jardinage, chasse ou piégeage d’un renard, cohabitation avec des chiens ou des chats qui peuvent vivre dehors et ne sont pas vermifugés.

07/02/2024  /  Petit gibier

LA LEPTOSPIROSE

La leptospirose est une zoonose à savoir une maladie commune à l’homme et aux animaux. La transmission peut avoir lieu dans le sens ou dans l’autre, même si le sens allant de l’animal vers l’homme est plus souvent évoqué.

  • Importance de la maladie en France :

Environ 500 cas par an. Peut être mortelle.

  • Agent causal :

Bactéries du genre Leptospira (de nombreuses souches existent).

  • Voie de contamination :

Les leptospires ont la capacité de traverser la peau saine et les muqueuses (œil, nez, bouche).

Elles peuvent infecter l’homme lors d’activités aquatiques ou lors de manipulations d’animaux infectés (contact avec le pelage souillé par l’urine).

  • Animaux à risque pouvant transmettre la maladie à l’homme :

Le rat musqué, le rat et le ragondin sont les principales espèces concernées. Ils éliminent les leptospires dans leurs urines.

  • Symptômes chez l’homme :

Premiers signes : fièvre, frissons, douleurs musculaires.

Signes suivants : jaunisse, insuffisance rénale, saignements diffus.

L’évolution est rapide.

  • Prévention et recommandations :

Manipuler les animaux avec des gants (rats, ragondins), éviter les baignades dans les eaux stagnantes l’ombre (c’est à l’ombre et à des températures modérées que les leptospires se développent le mieux).

Porter des équipements de protection (gants, bottes, cuissardes) pour travailler dans les zones humides et pour les activités aquatiques.

  • Caractère saisonnier :

La maladie est présente toute l’année mais il y a plus de cas en été.

  • Présence géographique avéré :

La maladie est présente sur tout le territoire français.

  • Activités à risque :

Baignades dans certaines zones à risque, canotage, pêche, canyoning.

Chasse ou piégeage de ragondins et de rats musqués.

Entretien des zones humides et nettoyage de terrains ou habitations inondés.

07/02/2024  /  Petit gibier

La Rage

La rage est une zoonose à savoir une maladie commune à l’homme et aux animaux. La transmission peut avoir lieu dans le sens ou dans l’autre, même si le sens allant de l’animal vers l’homme est plus souvent évoqué.

  • Importance de la maladie en France :

Uniquement des cas de rage importée.

  • Agent causal :

Virus de la famille des Lyssavirus.

  • Voie de contamination :

L’homme se contamine par morsure d’un animal contaminé.

Les autres cas de contamination (alimentation, contact avec la peau saine) sont exceptionnels mais possibles.

  • Animaux à risque pouvant transmettre la maladie à l’homme :

La France est indemne de rage en ce qui concerne les mammifères et notamment les carnivores.

Seules des chauves-souris ont été trouvées porteuses de rage ces dernières années.

Mais dans beaucoup de Pays, la rage des mammifères est toujours présente et il faut notamment se méfier des chiens et des renards qui ont un comportement anormal (chien agressif et mordeur, renard se laissant approcher avant de mordre).

  • Symptômes chez l’homme :

Après une incubation d’une trentaine de jours où il peut y avoir des symptômes frustes (douleurs musculaires, fourmillements autour de la morsure) la maladie apparait de façon irréversiblement mortelle.

Signes neurologiques très variables (spasmes, furie, paralysies).

  • Prévention et recommandations :

Eviter les contacts avec les mammifères sauvages et les chiens errants dans les zones où la maladie est présente (pas en France) ou vaccination recommandée.

Ne pas toucher aux chauves-souris en France même mortes.

Ne pas ramener un chien d’un pays non indemne.

  • Caractère saisonnier :

Pas de caractère saisonnier.

  • Présence géographique avéré :

Maladie absente du territoire français sauf pour la rage des chauves-souris.

  • Activités à risque :

Contacts avec les chauves-souris, voyage et chasse en pays non indemne.

 

 

 

 

06/02/2024  /  Petit gibier

La coccidiose

La coccidiose, est une maladie parasitaire qui touche les élevages de lapins domestiques, mais qui est aussi la maladie la plus fréquente chez le lapin de garenne

Elle provoque surtout des diarrhées assez abondantes avec perte de poids pour causer la mort du lapin malade. C’est un parasite unicellulaire : la coccidie.

Le lapin peut héberger de nombreuses espèces de coccidies (plus de 25 espèces ont été identifiées, certaines peu connues)

Selon l'espèce, ceux-ci peuvent s'attaquer au foie ou à l'intestin, et provoquer de nombreux dommages. La gravité dépend à la fois du degré d’infestation et de l’espèce de coccidie qui parasite l’animal. Une immunité contre le protozoaire peut se créer, ce qui explique la plus grande sensibilité des jeunes lapins. Elle peut provoquer la mort chez ces derniers, sachant que sa cible de prédilection est le lapin au sevrage. 

Le cycle des coccidies

Les lapins porteurs de coccidies, souvent en apparente bonne santé, rejettent dans leurs excréments des ookystes ou oocytes qui, à ce stade, ne sont pas infestant et ne présentent donc pas de danger pour les autres lapins. Les ookystes peuvent rester des années dans la terre et subsistent aussi très longtemps dans l'herbe. Ils peuvent devenir infestant (sporulation) quand les conditions sont favorables, après 2-3 jours à la chaleur et à l'humidité. Par la suite un lapin ingérant des ookystes s’infeste.

Une fois sporulés, les ookystes peuvent causer la maladie chez le lapin qui les absorbe. La sporulation peut aussi avoir lieu dans les kystes présents dans le pelage.

Epidemiologie

Une étude menée en 1998-1999 chez le lapin de garenne en France nous apprend que (GRES et al. 2003) :

 - l’intensité de l’infection apparaît plus élevée chez les jeunes lapins que chez les adultes,

 - c’est en hiver que l’intensité de l’infection des adultes est la plus élevée,

- chez les juvéniles, qui n’apparaissent qu’au printemps, l’infection est plus importante au printemps et à l’automne qu’en été,

- la charge parasitaire est généralement plus importante dans les régions humides et relativement froides (Ile de France et Alsace) que le long du littoral atlantique (Loire et Landes) et encore plus que dans les régions sèches et chaudes (vallée du Rhône).

Deux formes de coccidiose

Ce parasite unicellulaire attaque un organe en particulier. Il existe ainsi deux catégories de coccidiose : la coccidiose intestinale et la coccidiose hépatique.

Coccidiose intestinale

Elle affecte plus particulièrement les jeunes lapins âgés de 6 semaines à 5 mois. Toutefois, on peut aussi la rencontrer chez des lapins plus âgés.

Les signes cliniques rencontrés lors de coccidiose intestinale sont les suivants : diarrhée aqueuse voire hémorragique, météorisation (c’est la « maladie du gros ventre »), anorexie et adipsie, amaigrissement et déshydratation intense.

La contagion est importante ainsi que la mortalité.

Les lésions dépendent de l’espèce d’Eimeria, et sont parfois discrètes ou absentes. On observe généralement une inflammation catarrhale de l’intestin dont la paroi est oedématiée et décolorée, et présente des ulcérations et foyers de nécrose.

Coccidiose hépatique

Elle s'attaque aux lapins de tout âge. Dans les conditions naturelles d’infestation, cette coccidiose n’est pas mortelle. Cependant, une atteinte hépatique chronique se ressent sur l’état de santé général de l’animal et le rend plus fragile. Chez un jeune animal fortement infesté, la coccidiose hépatique peut entraîner une anorexie, un retard de croissance, une perte de poids, un ictère, un affaiblissement, une ascite, une diarrhée ou une constipation. L’évolution peut être mortelle.

Le foie est ponctué de taches blanc-jaunâtres plus ou moins régulières. Elles sont dues à une accumulation d’ookystes dans les canaux biliaires, ce qui provoque leur épaississement puis leur fibrose, et enfin leur colonisation secondaire par des leucocytes.

Prévention et traitement de la coccidiose

En élevage, pour éviter la coccidiose, il est vivement recommandé de choisir avec beaucoup de précautions :

  • L’alimentation du lapin ;
  • la provenance du foin ;
  • la nourriture fraîche et lavée avec soin ;
  • l'eau propre renouvelée quotidiennement.

Sur le plan thérapeutique, on dispose de divers médicaments pour combattre la coccidiose. Parmi ceux-ci, la sulfadiméthoxine est un produit très efficace. Il peut être distribué mélangé à l'aliment pendant quelques jours. Un schéma de traitement adéquat comporte 2 périodes de traitement d'une semaine en intercalant une semaine sans traitement. Les mesures hygiéniques et sanitaires accompagneront évidemment tout traitement médicamenteux.

Impact dans les populations de lapin de garenne et lors de leur introduction dans le milieu naturel

Suivant les études vétérinaire, 70% des cadavres autopsiés sont porteurs de coccidiose dont 30% d’atteintes fortes pouvant entrainer la mort.

Mais, elle est souvent la conséquence d’une population de lapin fragilisé par une autre maladie celle-ci virale telle que la myxomatose en bénéficiant du caractère immunodépresseur du virus.

 Lorsque le chasseur apporte un cadavre de lapin de garenne pour analyse à la Fédération des Chasseurs du Gard, cette recherche est systématiquement demandée au Laboratoire vétérinaire,

En 2022/2023 sur 10 analyses de Lapins de garenne, 8 étaient porteurs de coccidies.

En 2021/2022 sur  7 analyses, 4 lapins étaient porteurs.

Toute modification de l’alimentation ou de l’environnement, tout stress, tout agent pathogène... peuvent entraîner un dysfonctionnement digestif chez le lapin de garenne.

Les causes de dérèglement digestifs sont également nombreuses lors de la capture de lapins sauvages, de leur transport et de leur relâcher dans un nouvel environnement. Il serait donc logique de voir apparaître des troubles diarrhéiques dans les premiers jours suivants la translocation.

Cette entérite d’adaptation peut causer à elle seule la mort de l’animal en quelques jours, voire parfois en quelques heures ; mais elle permet également la « sortie » de phénomènes infectieux jusque-là subcliniques, en particulier la coccidiose intestinale. De plus, le lapin, fragilisé par la diarrhée, va être plus sensible aux agents pathogènes de son nouvel environnement, contre lesquels il n’est pas immunisé. On en revient donc au choix de la zone de lâcher des lapins, qui est déterminant à plus d’un titre dans le succès du repeuplement.

« LES MALADIES TRANSMISSIBLES DU LAPIN DE GARENNE (Oryctolagus cuniculus) EN LIBERTE » – THESE - CORDIER Muriel, Catherine – 19 Mars 2010 - ’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I – 94p